Extrait Une
tache
noire dans les branchages nus des arbres attira mon
attention.
C’était une corneille. Elle me regardait. Du moins j’eus
cette
impression. Une corneille regarde-t-elle les hommes dans
les yeux ?
Tout en progressant, je lui jetai des coups d’œil furtifs.
Elle
semblait toujours, elle aussi, me suivre du regard. Au
moment où elle
allait sortir de mon champ de vision, elle prit son envol
pour venir se
poser sur un arbre situé plus en avant, comme si elle
voulait
volontairement rester visible à mes yeux. Bientôt, je ne
pus plus
douter, l’oiseau suivait bel et bien ma progression.
Chaque fois que
j’avais accompli une centaine de mètres, il changeait de
position, se
perchant au sommet d’un arbre différent pour m’observer ;
son
attention, c’était clair maintenant, bien dirigée vers
moi. Comme tous
les oiseaux, il tournait la tête brutalement de côté pour
mieux me
surveiller, tour à tour de son œil droit, ensuite du
gauche, puis
l’immobilisait de nouveau bien face à moi, le bec pointé
dans ma
direction. J’avais déjà entendu parler de personnes
agressées par des
oiseaux réputés inoffensifs, comme des mouettes ou de
simples
passereaux qui fonçaient droit sur leur victime pour lui
asséner des
coups de bec violents. Je me tenais sur mes gardes, prêt à
frapper du
plat de la main s’il fondait sur moi.
Manifestement la corneille s’obstinait à me suivre. J’entendais le bruit régulier de ma respiration inquiète. Des panaches de vapeurs sortaient de ma bouche dans l’air glacé à chaque expiration. Le froid provoquait une sensation de brûlure dans mes cavités nasales. J’aurais aimé ramasser une pierre et la jeter au volatile, mais on n’en trouvait aucune sur cet accotement bien entretenu. Et d’ailleurs, si une pierre s’était présentée, j’aurais dû me baisser pour la prendre. La corneille ne risquait-elle pas de percevoir ce geste comme de la soumission ou de la fuite, et dès lors de véritablement attaquer ? Je m’immobilisai et lui fis face. Prêt à la lutte. de la fuite, et dès lors de véritablement attaquer ? Je m’immobilisai et lui fis face. Prêt à la lutte. Elle ne bougeait pas, là-haut sur son nouvel arbre. Je la voyais comme une ennemie et une détermination s’installa en moi. La peur avait disparu. Je me sentais assez fort pour vaincre quand elle s’élancerait. Elle me regardait toujours et je souhaitais à présent engager le combat. Nous ne pouvions plus nous fixer l’un l’autre éternellement. Elle devait se décider, elle ; moi j’étais incapable, cloué au sol, d’engager l’assaut. Je lui fis signe d’un mouvement du bras, pour l’appeler à moi. Il fallait en finir. |
Ce
qu'ils en ont dit
Étrange
! Fascinant !* Delatour, « un patronyme bien banal ... simple coïncidence ne devrait te troubler en rien ... » Raven, une Corneille qui a toute sa place tout au long de cette intrigue. Tout s'embrouille… tout s'embrouille, le mystère s'épaissit au fil des pages. Imaginez ! Mélangez de l'eau et du savon. Faites des bulles multicolores qui s'échappent une à une. Chaque bulle de couleur relate une histoire à chaque fois différente, à chaque fois similaire. Le point commun des bulles reste le « savon » et ici dans cette fantastique et étrange histoire le point commun est le patronyme « Delatour ». Des bulles qui partent dans toutes les directions pour finalement se rejoindre et finir par éclater. Reste, un point d'interrogation ? Je viens de refermer ce livre et il continue à m'intriguer !!! marlene50, Babelio *
Une
route, un accident, l’hiver glacial et un anorak rouge dans
la neige. Il part chercher du secours. À son retour, la
voiture a disparu et on glisse vers le fantastique. Qui est
ce mystérieux commissaire passionné d’oiseaux ? Ou cette
commissaire qui porte le même prénom que sa femme ? Les
histoires se superposent, les personnages aussi. À moins que
le narrateur (ou sesdoubles ?) ait tout inventé ? Ou bien est-il en train de rêver ? Et ces oiseaux qui sont toujours là à les observer… Audrey Verbist, L’Avenir. |
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