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Écrivain et artiste plasticien belge,
Monique Thomassettie
est l'auteur de plus de quarante ouvrages (poésie, contes et nouvelles, roman, théâtre), dans lesquels elle « vivifie mythes et symboles en les variant, en les mouvementant ».

Certaines de ses œuvres ont été traduites en bosniaque, croate et anglais.

"Monique Thomassettie nous donne une vision du monde qui dépasse et transfigure le réel, mais par là-même, elle nous invite à jeter un regard 'différent' sur ce monde et ainsi à enrichir et nuancer notre perception du réel."
"Filtrés par le regard de la poète, légendes et mythes se métamorphosent dans des évocations – souvent elliptiques – qui les placent dans une perspective neuve."
"(Ses) images traduisent ses rapports avec le monde dans une langue qui subtilement instille le merveilleux et l'onirique dans ce qui peut être faussement familier. Une langue, donc, non préconçue, parfois déroutante, faite de glissements de sens et de registres."
Renée Linkhorn, in : ANTEMNAE, Rome, octobre 2002


Monique Thomassettie


Pierre
Tableau de couverture :
© Monique Thomassettie
"Pierre, envol"


La pierre s'ouvre

libère le replé
Mélange et reproductions de tableaux


Les textes (poèmes et proses) et les œuvres plastiques (9) composant ce « mélange » témoignent d’une incessante méditation sur le dépassement de l’être.


162 pages
7 pages couleurs
ISBN: 978-2-930333-55-7
2013 – 18,00 EUR




e-books
10,99 EUR



Extrait


Si tu rates un véhicule,
tu en prendras un autre

Tu ne rates pas :
tu échoues

Tu échoues en un autre temps
Dans l’heure
où se poursuivra
ton chemin


*

Quand, en la jungle de ma quête, se rejoignent
une Nature intérieure et une Nature extérieure
 
Ce matin, le beau temps m’invite à la promenade.
Mais un vague et vieux chagrin m’étant revenu, le souvenir d’un tableau de ce temps-là l’aiguise et l’apaise à la fois.
Aiguise mon chagrin, parce que cette toile a disparu, suite à quelques déménagements sans doute.
L’apaise, car son image, indélébile en ma mémoire, m’invite à une onirique exploration.
Le Bois attendra donc pour recevoir mon regard et mes pas.
 
Ce tableau perdu, que j’imaginai et réalisai voici quarante ans, soit en 1972, je le ressens encore en prélude de quelque chose qui n’aurait pas eu lieu.
La partie droite et diurne de ma toile montrait une pelouse vert tendre se déroulant jusqu’à l’horizon.
Une fille nue aux yeux bandés y courait.
Son profil et son mouvement préfiguraient celle que j’allais esquisser en 1994 : La Lettre esquissée
– tableau ici reproduit, page 25.
À gauche, dans une atmosphère nocturne de par son ombragé, une panthère noire aux yeux brillants au milieu de fleurs.
Beau jardin sauvage que gardait, à son avant-plan, un muret.
Les pierres de ce muret avaient des tons presque translucides : gris fins, ocres légers parfois verdâtres, lilas nuancés entre bleuté et rosé.
 
La panthère m’évoque soudain Bagheera, jouant le rôle de mère pour Mowgli, et l’ours Baloo celui de père.
 
De quelle jungle sortais-je – ou sortirais-je ?
 
Mais je vois, et j’ai toujours vu, au travers du bandeau.



Ce qu'ils en ont dit

   Je ne lis pas (…) "La pierre s'ouvre, libère le replié" comme de simples ouvrages de littérature et surtout de poésie, mais je suis la démarche d'une mystique, et c'est passionnant (…) Nous tentons de rendre justice à celles et ceux que nous croyons dans l'avenir dignes de l'histoire de l'art et des lettres françaises.

Paul Van Melle, Inédit nouveau.


*



Deux nouveaux livres, nouvelles paroles d'exil : « L'errance mène à l'exil / Exil / aux pays symboliques / de mes dieux. » L'écriture de Monique Thomassettie tourne essentiellement autour de « l'idéalité ». Volontairement sans doute – mais peut-être poussée par Dieu sait quelle impulsion première –, le poète emprunte les voies d'une longue méditation, multipliant les « arrêts sur images », et affichant même ses propres didascalies pour éclairer sa route : « Totale méditation / Où se confondent /physique et rythme ». Et plus encore : « Ma méditation est école et demeure / j'y retrouve et rejoins de grands penseurs. / Ecole de possibles que je compare, soupèse, tente parfois d'épurer. » La démarche est plurielle et le poète ajuste sa palette : « De l'art en toutes choses, et dans le spirituel en particulier… ». Prenons acte du codicille : « avoir de l'esprit » signifie aussi être capable d'humour, et de l'impromptu à caractère tachiste : «… une reste de couleur qui y a séché (ma dernière palette) : une tache bleue formant une rosé ineffable... »
Voilà donc le hasard des formes au premier plan, induit dans la réflexion première, comme l'humour, comme le polymorphisme de la pensée, comme le mouvement... Le pendule de Foucault que le poète invente ne démontre rien ; il atteste le mouvement des choses et voilà bien le défi : c'est dans le mouvement et l'inventivité permanente que se situe le paratexte ! Quant au texte lui-même, le rendez-vous est pris à l'épicentre de déplacements contradictoires... La vie ? La vérité ? Pas sûr que Monique Thomassettie réponde au lecteur ! Elle est déjà plus loin...



Michel Joiret, Le Non-Dit

Non-Dit 99


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